MERCI A TOUS ! Tara est rentré en France et l'aventure continue !

Après plus de deux ans et demi d’expédition, Tara est de retour à Lorient. Ce dernier périple d'étude de la vie marine aura permis au navire de se tailler une place indiscutable dans le monde scientifique et de l'aventure. La goélette poursuit sa route dans le sillage des grands navires océanographiques.
Etienne Bourgois, président de Tara Expéditions, a quant à lui les yeux déjà tournés vers l'avenir.

Après une expédition marathon comme celle-ci, quel va être le futur de Tara ?


Le bateau va rester en France cette année. Il sera à quai à Lorient, notamment pour des actions avec des scolaires, puis pour l’étape de la Volvo Ocean Race, pendant Brest 2012 en juillet, et il rejoindra ensuite Paris à l’automne. Puis, en 2013, nous avons très envie de retourner en Arctique,
océan que nous n’avons pas étudié lors de Tara Oceans, pour en faire le tour par les passages du Nord-Ouest et du Nord-Est. Nous connaissons très peu de la biologie de cette région-là. Ce sera l’occasion de profiter de notre savoir-faire développé depuis 2 ans pour l'appliquer à cette zone polaire mal connue et au coeur de l’actualité. Nous poursuivrons également notre programme de mesure du taux de plastique à bord.


De retour au pôle...
Jean-Claude Gascard, qui était du projet Tara Arctic avec le programme scientifique européen Damoclès, est à nouveau coordinateur d’un ambitieux programme européen en Arctique, baptisé ACCESS (2011-2015), avec lequel nous comptons collaborer. Les scientifiques pensent que des bouleversements majeurs sont en cours en Arctique et qu’un nouvel état des lieux de la biodiversité serait très important pour l’avenir.


Vous avez également envisagé de reprendre une étude des coraux…
Nous sommes en train de définir les contours de l’expédition qui, en 2014, suivra celle de l’Arctique, un projet d'étude des récifs coral-liens de surface mais aussi de profondeur. Expédition, réalisée en collaboration avec le réalisateur Luc Jacquet et son association Wild-Touch, qui se passerait dans le Pacifique et en Asie du Sud-Est,et qui se terminerait à Hong Kong.. Puis, nous entendons bien préparer une nouvelle dérive arctique qui débuterait mi-2015, cette fois par le détroit de Béring. On repartirait alors pour deux ans ou plus…


La dérive polaire aura été un vrai succès pour Tara…
Entre le début de la première dérive arctique de Tara, en 2006, et la fin de la seconde, près de 10 ans se seront écoulés. À l'époque, entre 2006 et 2008, certains programmes biologiques n’avaient pu être menés à terme. Et puis, l’équipe de Tara a maintenant une certaine expertise en logistique polaire que nous sommes ravis de mettre au service de la science.


Cherchez-vous un peu plus de visibilité?
Tara Oceans est une mission de référence qui marche bien, mais le grand public n’a pas réalisé encore à quel point elle a été une surprise pour les scientifiques. Tout le monde est d'accord pour dire qu’à travers cette expédition nous avons découvert notre ignorance en matière d’océans. Nous travaillons sur une communication encore plus grand public au travers de films destinés au cinéma. Tara Oceans ne s'arrête pas au retour du bateau.


Vous parlez aussi d'un projet d'étude des estuaires...
Ce n’est pas un projet encore arrêté, mais il me tient à coeur. Il y a tellement de mégapoles qui sont en bord de mer. 2 milliards d’humains sont concernés et ce sont des enjeux considérables : pollution, réchauffement climatique, accès à l'eau potable et désertification. Les pressions vont être telles sur les populations qu’on estime que près de 150 millions de personnes vont devoir migrer pour des raisons climatiques d’ici à la fin de ce siècle. Une certitude : Tara Expéditions souhaite continuer à oeuvrer en faveur de l'environnement.




LE FUTUR DE TARA OCEANS par Éric Karsenti, directeur scientifique de Tara oceans
- 10 ans d'analyses complexes sur les données et échantillons rapportés par l'expédition. Ce travail devrait donner pour la première fois une vision intégrée de l'écosystème planctonique mondial.

- Une application de nos découvertes au domaine de la recherche et du développement dans un but d'écologie globale de la planète (dans le cadre du programme Oceanomics).

- Un renforcement important de la structure collaborative du consortium OCEANS qui rassemble tous les coordinateurs scientifiques de Tara Oceans.

- Un renforcement de l'impact de nos observations au niveau politique en collaborant avec les instances nationales et internationales comme les Nations Unies.

- Une collaboration renforcée entre Tara Expéditions et les acteurs scientifiques comme le CNRS (Centre national de recherche scientifique), l’EMBL (Laboratoire européen
de biologie moléculaire) et le CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives) pour tenter de faire progresser la connaissance des océans auprès du grand public.

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